« Un enjeu d’excellence dans les compétences »

Avec l’aéronautique et les vins et spiritueux, la cosmétique française est l’un des rares secteurs à contribuer de façon positive à la balance commerciale. Leader dans le monde, elle doit maintenir un niveau d’excellence dans les compétences pour continuer de faire la différence sur le marché, selon le président de la Cosmetic Valley.

Visuelle Passerelle 31
MARC-ANTOINE JAMET, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LVMH ET PRÉSIDENT DE LA COSMETIC VALLEY

Nous sommes le premier exportateur mondial des parfums et cosmétiques (15 % de parts de marché) devant les États-Unis (10 %) et l’Allemagne (8,9 %). Dans un environnement déjà en forte évolution, la crise a servi d’accélérateur de transitions : écologique, numérique, géopolitique et économique. Mais les principaux enjeux demeurent face à la montée en puissance des États-Unis, du Japon, de concurrents européens tels que l’Italie, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne… sans oublier les marques coréennes voire chinoises, qui percent sur le plus grand marché du monde !

Comment rebondir à l’avenir ?

Nous devons miser sur les piliers d’excellence du ‘‘made in France’’ : l’authenticité des produits (avec une quête de naturalité et de cosmétopée), la protection de la planète (faire mieux avec moins d’énergie, d’eau et de plastique), la sécurité (et l’innocuité) des produits, la performance scientifique et l’innovation. Le soft power français, lié à sa culture et son histoire, ne suffit plus à faire la différence dans le monde. La solution viendra demain de nouvelles molécules et posologies, de la chimie verte, des objets connectés, de l’intelligence artificielle, de nouveaux propulseurs…

Ceux qui sauront allier les valeurs et traditions éternelles (l’immatériel) au mouvement, à l’intelligence, à la rapidité et à la science resteront leaders dans le siècle à venir. Il nous faudra aussi relever le défi de l’attractivité et des nouvelles compétences.

Chaque jour, il y a 1 500 postes vacants sur notre chaîne de valeur. Et pourtant, notre secteur représente un écosystème complet de métiers (olfaction formulation, packaging, marketing, publicité, exportation…), de tailles d’entreprises (de la TPE au géant du marché) et de marques prestigieuses ! Nous avons besoin de personnels qualifiés à tous les niveaux, qui font preuve de la même validité, qualité et rigueur que dans le médicament. N’oublions pas que nos amis américains, comme chinois, revendiquent de venir contrôler nos produits dans nos usines. La formation initiale et continue, tant générale que professionnelle, et l’apprentissage tout au long de la vie, sont indispensables pour maintenir ce niveau d’excellence, notre croissance et notre leadership à l’avenir. »

Visuelle Passerelle 32 COPIE

La filière industrielle française de la parfumerie-cosmétique

  • 3 200 entreprises, dont 80% de PME
  • 250 000 emplois
  • 45 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 19 milliards à l’export en 2022
  • 630 adhérents à la Cosmétic Valley

Source : Cosmetic Valley

Article extrait du magazine Passerelles 83, pour le consulter, cliquez ici.